Comment ce texte de saint Luc, appelé souvent « Les Béatitudes » est-il une Bonne Nouvelle pour nous ? Elles sont bien difficiles à entendre ces paroles de Jésus, aussi bien pour la foule diverse et variée qui suit Jésus en quête de guérisons, que pour ses disciples ou pour moi aujourd’hui ! Suis-je placé dans les situations me mettant sur le chemin du bonheur : être pauvre, en pleurs, haï ou exclu du fait de mon témoignage de foi ? Ne serais-je pas plutôt dans celles dont Jésus déplore le malheur à venir : installé,
rassasié, recherchant le regard des autres… ?

Alors, qui peut entendre la Bonne Nouvelle de l’amour miséricordieux du Père, de sa tendresse, de sa vie donnée en son Fils dans la communion de l’Esprit ?

Oui, je peux l’entendre et l’accueillir si je renonce à courir après les biens pour me rassasier, à me fuir dans des relations de convenance, à m’enfermer dans les illusions d’une vie réussie…

Et si je laisse ma faim d’amour me rendre vulnérable, si je mets ma confiance dans le Seigneur, si je choisis d’aider un proche qui est dans la peine, le manque ou le dénuement, alors il me sera donné de partager déjà la promesse de bonheur faite à ce pauvre-là.

Bertrand CAVALIER, diacre