Dimanche 18 mars 2018

« Nul n’est chrétien pour soi seul »

« Dans le baptême, nous avons reçu, nous chrétiens, de la part de Dieu, un appel, une mission (…) : être en ce monde signe et sacrement de l’amour même du Christ et de sa démesure, être les porteurs en ce monde du dessein de Dieu qui dépasse tous les rêves de l’humanité. Tout réconcilier dans le Christ et faire de chaque homme un enfant de Dieu et le temple de l’Esprit : tel est le dessein de Dieu. Il n’est pas
donné au monde comme un surcroît dont on pourrait se passer. Il faut, pour que l’homme soit sauvé de sa perte personnelle aussi bien que collective, que la puissance de l’amour du Christ le saisisse et le transfigure. »

J.-M. LUSTIGER, Osez croire, osez vivre, Paris, Folio, 1986, p.239.

« Le salut que Dieu nous offre est œuvre de sa miséricorde. Il n’y a pas d’action humaine, aussi bonne soit-elle, qui nous fasse mériter un si grand don. Dieu, par pure grâce, nous attire pour nous unir à lui. (…) Ce salut, que Dieu réalise et que l’Église annonce joyeusement, est destiné à tous, et Dieu a donné naissance à un chemin pour s’unir chacun des êtres humains de tous les temps. Il a choisi de les
convoquer comme peuple et non pas comme des êtres isolés. Personne ne se sauve tout seul, c’est-à-dire, ni comme individu isolé ni par ses propres forces. Dieu nous attire en tenant compte de la trame complexe des relations interpersonnelles que comporte la vie dans une communauté humaine. Ce peuple que Dieu s’est choisi et a convoqué est l’Église. (…) Je voudrais dire à ceux qui se sentent loin de Dieu et de l’Église, à ceux qui sont craintifs et indifférents : le Seigneur t’appelle toi aussi à faire partie de son peuple et il le fait avec grand respect et amour ! »

Pape François, La joie de l’Evangile, n°112-113.

  1. « Nul n’est chrétien pour soi seul », « Personne ne se sauve tout seul » : comment la quête personnelle de Dieu nous appelle-t-elle à collaborer à son dessein pour tous les hommes ?
  2. De quelle manière pouvons-nous devenir les serviteurs de ce dessein et les artisans de la communion que Dieu veut ?

Dimanche 21 janvier

« Chacun a pour ennemis les gens de sa maison » (Michée 7,6)

« La communion conjugale constitue le fondement sur lequel s’édifie la communion plus large de la famille, des parents et des enfants, des frères et des sœurs entre eux, des parents proches et autres membres de la famille. Une telle communion s’enracine dans les liens naturels de la chair et du sang et se développe en trouvant sa perfection proprement humaine par la mise en place et la maturation des liens
encore plus profonds et plus riches de l’esprit. (…) La famille chrétienne est en outre appelée à faire l’expérience d’une communion nouvelle et originale qui confirme l’expérience naturelle et humaine. (…) La famille chrétienne est une révélation et une réalisation spécifique de la communion ecclésiale, c’est pourquoi elle peut et elle doit se dire « Eglise domestique ».

Tous les membres de la famille, chacun selon ses propres dons, ont la grâce et la responsabilité de construire, jour après jour, la communion des personnes, en faisant de la famille une « école d’humanité plus complète et plus riche ». Cela s’accomplit à travers les soins et l’amour donnés aux jeunes enfants, aux malades, aux personnes âgées ; à travers les services réciproques de tous les jours ; dans le partage des biens, des joies et des souffrances. (…) Seul un grand esprit de sacrifice permet de sauvegarder et de perfectionner la communion familiale. Elle exige en effet une ouverture généreuse et prompte de tous et de chacun à la compréhension, à la tolérance, au pardon, à la réconciliation. Aucune famille n’ignore combien l’égoïsme, les dissensions, les tensions, les conflits font violence à la communion familiale et peuvent même parfois l’anéantir : c’est là que trouvent leur origine les multiples et diverses formes de division dans la vie familiale. Mais, en même temps, chaque famille est toujours invitée par le Dieu de paix à faire l’expérience joyeuse et rénovatrice de la « réconciliation », c’est-à-dire de la communion restaurée, de l’unité retrouvée ».

Jean-Paul II, exhortation apostolique Familiaris consortio, n°21.

  1. Dans nos familles, quels sont les lieux de division que nous percevons ?
    Comment réagissons-nous ? Comment laisser une place au désir de communion ?
  2. De quelle manière le mystère pascal de la mort et de la résurrection du Christ est-il capable de renouveler et sauver notre vie familiale ?

Dimanche 26 novembre 2017

« Oui, il est bon d’être ensemble et d’être unis » (Ps 132,1)

« On raconte qu’un malheureux prêtre, au soir de son apostasie, dit à un visiteur qui s’apprêtait à le féliciter : “Désormais je ne suis qu’un philosophe, c’est-à-dire un homme seul”. Réflexion amère, mais combien juste ! Il avait quitté la Demeure hors de laquelle il n’y aura jamais pour l’homme qu’exil et solitude. Beaucoup ne le sentent pas, parce qu’ils vivent encore dans l’immédiat, hors d’eux-mêmes. (…) Mais celui qui entend au fond de son être ou seulement devine ou pressent l’Appel qui l’a suscité, celui-là comprend que ni l’amitié, ni l’amour, ni à plus forte raison aucun des groupements sociaux qui soutiennent son existence ne peut apaiser sa soif de communion. (…) Rien
de ce que crée l’homme ou de ce qui demeure au plan de l’homme n’arrachera l’homme à sa solitude. Celle-ci ne peut être que creusée davantage à mesure qu’il se découvre lui-même. Car elle n’est autre que l’envers de la communion à laquelle il est appelé. (…) Dieu nous a faits pour être introduits ensemble au sein de sa Vie trinitaire. » (Henri de LUBAC, Méditation sur l’Église, Paris, Aubier, 1953, p. 183.)

« La communauté est le plus grand antidote contre les individualismes qui caractérisent notre temps, contre cette tendance, aujourd’hui répandue en Occident, à se considérer et à vivre dans la solitude. On comprend mal le concept de liberté, en l’interprétant presque comme il s’agissait du devoir d’être seuls, affranchis de tout lien, et par conséquent on a construit une société déracinée, privée du sens d’appartenance et d’héritage. Les chrétiens reconnaissent que leur identité est de prime abord relationnelle. Ils sont insérés comme membres d’un corps, l’Église (cf. 1 Co 12, 12), dans lequel chacun, avec sa propre identité et particularité, participe librement à l’édification commune. » (Pape François, Discours à la COMECE, 28 octobre 2017.)

« Ils étaient assidus à l’enseignement des Apôtres et à la communion fraternelle, à la fraction du pain et aux prières. (…) Chaque jour, d’un même cœur, ils fréquentaient assidûment le Temple, ils rompaient le pain dans les maisons, ils prenaient leurs repas avec allégresse et simplicité de cœur ; ils louaient Dieu et avaient la faveur du peuple tout entier. Chaque jour, le Seigneur leur adjoignait ceux qui allaient être sauvés. »

(Actes des Apôtres 2, 42.46-47)

  1. Ai-je le sentiment d’appartenir à une communauté chrétienne ? Quelle importance la communauté chrétienne représente-t-telle dans mon tissu de relations ?
  2. Qu’ai-je en commun avec les chrétiens que je retrouve à la messe et en dehors de la messe ?