Les occasions d’échanger avec d’autres sur un sujet spirituel ne sont pas si fréquentes. Les « dimanches des sacrements » sont quatre dimanches dans l’année où, après la messe de 10h30, nous vous proposons un temps d’échange et d’enseignement sur un thème de vie spirituelle, pendant une trentaine de minutes. Ces dimanches des sacrements, s’ils sont particulièrement destinés aux adultes qui se préparent à un sacrement, sont ouverts à tous ceux qui souhaitent s’associer à cette réflexion.
« Que cherchez-vous ? » C’est la question que Jésus pose à ses premiers disciples. « Que cherches-tu ? » Cette question peut être un bon guide dans une époque troublée. « Chercher » : c’est le fil conducteur de cette année. Cette quête n’est pas à sens unique : si l’homme cherche Dieu, Dieu est aussi à la recherche de l’homme.
Dimanche 9 octobre 2021 : « En esprit et vérité ». Pour redécouvrir que Dieu, le premier, nous cherche.
Dimanche 21 novembre : « Cherchez d’abord le royaume de Dieu et sa justice ».
Dimanche 9 janvier 2022 : « Le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu »
Dimanche 27 mars : « Vous cherchez Jésus le crucifié ? »

Troisième dimanche des sacrements

« Seul l’amour nous sauvera »

« Entré dans la ville de Jéricho, Jésus la traversait. Or, il y avait un homme du nom de Zachée ; il était le chef des collecteurs d’impôts, et c’était quelqu’un de riche. Il cherchait à voir qui était Jésus, mais il ne le pouvait pas à cause de la foule, car il était de petite taille. Il courut donc en avant et grimpa sur un sycomore pour voir Jésus qui allait passer par là. Arrivé à cet endroit, Jésus leva les yeux et lui dit : “Zachée, descends vite : aujourd’hui il faut que j’aille demeurer dans ta maison.” Vite, il descendit et reçut Jésus avec joie. Voyant cela, tous récriminaient : “Il est allé loger chez un homme qui est un pécheur.” Zachée, debout, s’adressa au Seigneur : “Voici, Seigneur : je fais don aux pauvres de la moitié de mes biens, et si j’ai fait du tort à quelqu’un, je vais lui rendre quatre fois plus.” Alors Jésus dit à son sujet : “Aujourd’hui, le salut est arrivé pour cette maison, car lui aussi est un fils d’Abraham. En effet, le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu.” »

Évangile selon saint Luc, 19, 1-10

« Ce n’est pas la science qui rachète l’homme. L’homme est racheté par l’amour. Cela vaut déjà dans le domaine purement humain. Lorsque quelqu’un, dans sa vie, fait l’expérience d’un grand amour, il s’agit d’un moment de “rédemption” qui donne un sens nouveau à sa vie. Mais, très rapidement, il se rendra compte que l’amour qui lui a été donné ne résout pas, par lui seul, le problème de sa vie. Il s’agit d’un amour qui demeure fragile. Il peut être détruit par la mort. L’être humain a besoin de l’amour inconditionnel. Il a besoin de la certitude qui lui fait dire : “ Ni la mort ni la vie, ni les esprits ni les puissances, ni le présent ni l’avenir, ni les astres, ni les cieux, ni les abîmes, ni aucune autre créature, rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu qui est en Jésus Christ ” (Rm 8, 38-39). Si cet amour absolu existe, avec une certitude absolue, alors – et seulement alors – l’homme est “racheté”, quel que soit ce qui lui arrive dans un cas particulier. C’est ce que l’on entend lorsqu’on dit : Jésus Christ nous a “rachetés”. Par lui nous sommes devenus certains de Dieu – d’un Dieu qui ne constitue pas une lointaine “cause première” du monde – parce que son Fils unique s’est fait homme et de lui chacun peut dire : “Ma vie aujourd’hui dans la condition humaine, je la vis dans la foi au Fils de Dieu qui m’a aimé et qui s’est livré pour moi” (Ga 2, 20) ».

Benoît XVI, encyclique « Sauvés dans l’espérance », 2007, n°26

  1.  Que signifie pour moi la « rédemption » ? Comment l’expérience de ma faiblesse peut-elle me faire découvrir le besoin de salut ?
  2.  « L’homme est racheté par l’amour ». De quelle manière l’amour accueilli et l’amour donné sauve-t-il l’homme et participe-t-il au salut du monde ?

Deuxième dimanche des sacrements

« Que cherchez – vous ? » Jn 1,38

« Étant donné que le marché tend à créer un mécanisme consumériste compulsif pour placer ses produits, les personnes finissent par être submergées, dans une spirale d’achats et de dépenses inutiles. (…) Quand les personnes deviennent autoréférentielles et s’isolent dans leur propre conscience, elles accroissent leur voracité. En effet, plus le cœur de la personne est vide, plus elle a besoin d’objets à acheter, à posséder et à consommer. Dans ce contexte, il ne semble pas possible qu’une personne accepte que la réalité lui fixe des limites. (…) Cependant, tout n’est pas perdu, parce que les êtres humains, capables de se dégrader à l’extrême, peuvent aussi se surmonter, opter de nouveau pour le bien et se régénérer, au-delà de tous les conditionnements mentaux et sociaux qu’on leur impose. (…) La spiritualité chrétienne propose une autre manière de comprendre la qualité de vie et encourage un style de vie prophétique et contemplatif, capable d’aider à apprécier profondément les choses sans être obsédé par la consommation. (…) La spiritualité chrétienne propose une croissance par la sobriété, et une capacité de jouir avec peu. C’est un retour à la simplicité qui nous permet de nous arrêter pour apprécier ce qui est petit, pour remercier des possibilités que la vie offre, sans nous attacher à ce que nous avons, ni nous attrister de ce que nous ne possédons pas. Cela suppose d’éviter la dynamique de la domination et de la simple accumulation de plaisirs. (…) Nous parlons d’une attitude du cœur. (…) Jésus nous enseignait cette attitude quand il nous invitait à regarder les lys des champs et les oiseaux du ciel. »

Pape François, encyclique Laudato Si, n°203, 204, 222, 226

« Et au sujet des vêtements, pourquoi se faire tant de soucis ? Observez comment poussent les lis des champs : ils ne travaillent pas, ils ne filent pas. Or, je vous dis que Salomon lui-même, dans toute sa gloire, n’était pas habillé comme l’un d’entre eux. (…) Ne vous faites donc pas tant de souci ; ne dites pas : « Qu’allons-nous manger ? » ou bien : « Qu’allons-nous boire ? » ou encore : « Avec quoi nous habiller ? » Tout cela, les païens le recherchent. Mais votre Père céleste sait que vous en avez besoin. Cherchez d’abord le royaume de Dieu et sa justice, et tout cela vous sera donné par surcroît. »

Évangile selon saint Matthieu 6 ,28…33

  1. – De quelle manière se manifeste le décalage entre notre style de vie et l’invitation faite par Jésus ?
  2. – Face à une attitude consumériste, comment résonne en moi ces paroles de Jésus : « Cherchez d’abord le royaume de Dieu et sa justice ? »

Premier dimanche des sacrements
« En esprit et vérité »

« Jésus lui dit : « Va, appelle ton mari, et reviens. » La femme répliqua : « Je n’ai pas de mari. » Jésus reprit : « Tu as raison de dire que tu n’as pas de mari : des maris, tu en as eu cinq, et celui que tu as maintenant n’est pas ton mari ; là, tu dis vrai. » La femme lui dit : « Seigneur, je vois que tu es un prophète !… Eh bien ! Nos pères ont adoré sur la montagne qui est là, et vous, les Juifs, vous dites que le lieu où il faut adorer est à Jérusalem. » Jésus lui dit : « Femme, crois-moi : l’heure vient où vous n’irez plus ni sur cette montagne ni à Jérusalem pour adorer le Père. Vous, vous adorez ce que vous ne connaissez pas ; nous, nous adorons ce que nous connaissons, car le salut vient des Juifs. Mais l’heure vient – et c’est maintenant – où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et vérité : tels sont les adorateurs que recherche le Père. Dieu est esprit, et ceux qui l’adorent, c’est en esprit et vérité qu’ils doivent l’adorer. »
Jean 4, 16-24
« Bien tard je t’ai aimée, ô beauté si ancienne et si nouvelle, bien tard je t’ai aimée !

Et voici que tu étais au-dedans, et moi au-dehors, et c’est là que je te cherchais, et sur la grâce de ces choses que tu as faites, pauvre disgracié, je me ruais ! Tu étais avec moi, et je n’étais pas avec toi ; elles me retenaient loin de toi, ces choses qui pourtant, si elles n’existaient pas en toi, n’existeraient pas !

Tu as appelé, tu as crié et tu as brisé ma surdité ; tu as brillé, tu as resplendi et tu as dissipé ma cécité ; tu as embaumé, j’ai respiré et haletant j’aspire à toi ; j’ai goûté, et j’ai faim et j’ai soif ; tu m’as touché et je me suis enflammé pour ta paix. »

Saint Augustin, Les Confessions, X, 27, 38

  1. Que nous apprennent ces textes sur la manière dont l’homme cherche Dieu et dont Dieu cherche l’homme ?
  2. Connaître, chercher, aimer, esprit, vérité : comment ces mots enrichissent-ils notre quête du Père. Quelle urgence ces mots revêtent-ils « maintenant » ?