Chez saint Luc Jérusalem est au centre. L’histoire commence et s’achève dans la ville sainte avec Zacharie qui remplit sa fonction sacerdotale dans le Temple et les disciples qui, remplis de joie, étaient constamment dans le Temple à bénir Dieu. Le cœur de l’Évangile est une longue montée à Jérusalem car « il ne convient pas qu’un prophète périsse en dehors de Jérusalem » (Lc 13,33).

Aujourd’hui Jésus entre à Jérusalem de manière solennelle, monté sur un ânon et acclamé comme roi par la foule. Qui est cette foule ? Que reconnaît-elle en Jésus qui sera livré et crucifié peu de temps après ? Jérusalem ville de paix qui ne reconnaît pas le message de paix, qui ne reconnaît pas le temps où elle est visitée.

A la messe, au début de la prière eucharistique, après la préface nous reprenons l’acclamation de la foule : « Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur » (Lc 19,38). Avant le récit de l’institution, mémorial de la passion et de la résurrection, nous reconnaissons, en communion avec l’assemblée céleste, que Jésus vient de Dieu. Il nous faut le reconnaître et l’acclamer pour l’accompagner dans le mystère de sa passion et de sa résurrection.

Ce que nous vivons à chaque messe se déploie sur une semaine. Une Semaine Sainte, une semaine pour accompagner Jésus jour après jour : Aujourd’hui nous faisons mémoire de l’entrée messianique de Jésus à
Jérusalem et de sa passion. Demain l’onction à Béthanie, rappel de notre baptême (lundi), puis l’enseignement dans le Temple (mardi), la trahison de Judas (mercredi), la dernière Cène avec ses disciples, institution de l’eucharistie (jeudi soir), puis l’arrestation, la crucifixion et la mort de Jésus (vendredi), le temps de l’attente avec Marie, temps de l’Église (samedi) et au matin du premier jour la joie de la résurrection (dimanche). Ce premier jour est aussi le huitième qui nous ouvre les portes de la Jérusalem céleste… Toujours Jérusalem !

Père Geoffroy DE TALHOUËT