P. Guillaume Normand

Après quelques années de bons et loyaux services, la retraite se présente de nos jours comme un nouveau chapitre dans l’histoire d’une vie. Bien plus qu’une page, c’est bien un chapitre entier, puisqu’après soixante-cinq ans, on est encore, la plupart du temps, en bonne condition physique. Plus encore, le nombre des années recèle une somme d’expérience de sagesse, un trésor qui se perd s’il n’est pas transmis. L’âge de la retraite comporte sa propre nouveauté : le rythme de vie a changé, les enfants ont quitté la maison, la société elle-même a évolué. C’est peut-être le temps du recul, après l’activité foisonnante de la vie familiale et professionnelle. C’est peut-être l’occasion de renouer les relations qui se sont distendues avec le temps. C’est peut-être également l’âge du service, où l’on ne fait plus les choses « parce qu’il le faut », mais « parce qu’on le peut ».

Après quelques mois de bons et loyaux services, ma retraite se présente comme un temps de relecture de ce que le Seigneur me donne de vivre au sein de la communauté de Saint-Séverin, en ayant reçu la charge d’être son pasteur. C’est un temps de solitude, afin de pouvoir mieux retrouver Celui auquel je suis consacré. C’est un temps de retrouvailles, car un peu plus d’une vingtaine de prêtres de Paris y participeront. C’est un temps de ressourcement, c’est-à-dire de retour à la source afin que l’eau qu’Il me donnera – si Dieu veut ! – devienne en moi, pour les autres, source jaillissante pour la vie éternelle.

Père Guillaume NORMAND