La mise en lumière de faits scabreux et scandaleux dans la vie de l’Église ébranle les uns et dégoûte les autres. Et tout cela questionne notre fidélité au Christ et à l’Évangile.

Vous êtes Corps du Christ (1 Co 12,27). Si un seul membre souffre, tout le corps souffre avec lui. Ceci nous éclaire à deux égards : la souffrance des victimes devient partagée par chaque chrétien; le péché de certains clercs est un vif appel à la conversion pour chacun d’entre nous.

La vérité vous rendra libres (Jn 8,32). Certains pourraient se demander : « A quoi bon ressasser de vieilles histoires » ? Pourtant, notre expérience nous montre également que pour guérir, il est nécessaire de « percer l’abcès », d’oser enfin parler avec franchise de ce qui jadis était un pesant secret. La parole prononcée par l’homme a la capacité de venir libérer son esprit et son cœur ; Jésus est la Parole de Dieu qui nous libère des ténèbres et de l’ombre de la mort lorsque nous l’accueillons.

Vos fils et vos filles prophétiseront (Ac 2,17). Si l’Église parvient à assainir sa propre situation, à mettre en œuvre des mesures prudentes et efficaces pour prévenir ou réagir face aux différentes formes d’abus, elle sera capable de se mettre au service d’autres pans de notre société où de tels abus existent aussi. Il y a
une dimension prophétique de la crise que nous traversons.

Vous êtes la lumière du monde (Mt 5,14). En disant cela, Jésus ne s’adresse pas à des « parfaits », il ne fonde pas une Église de purs. Il parle à tous ceux qui veulent le suivre en vérité, car ils ont pressenti à travers ombre et brouillard qu’il est la source de Vie.

Père Guillaume NORMAND, curé