La perspective de la fête de la Toussaint puis de la commémoration de tous les fidèles défunts nous rappelle que nous ne sommes pas seuls. Nous faisons partie d’un immense cortège qui unit à la fois ceux qui cheminent sur terre et ceux qui, au-delà de la mort, cheminent vers celui qui est la Vie ou qui se réjouissent déjà de sa lumière.

Un chemin parcouru en commun donne l’occasion de vivre le secours mutuel. Sur terre, nous savons à quel point il est précieux de pouvoir compter sur l’aide et le soutien d’un ami. Cela nous met en capacité de pouvoir à notre tour aider et soutenir ceux qui en ont besoin. Cette sollicitude vécue sur terre cesserait-elle avec la mort ? Les saints sont parvenus au terme du chemin, et nous pouvons compter sur leur proximité, leur amitié, leur fraternité. Leur exemple nous stimule, leur intercession est un appui.

Eux-mêmes ont eu à franchir la mort. Comme nous, certains la voyaient venir avec angoisse ou l’appréhendaient avec confiance. Allant vers le martyre, saint Ignace d’Antioche écrivait : « Laissez-moi embrasser la lumière toute pure. (…) En moi, plus de feu qu’attise la matière, mais une eau vive qui murmure et chuchote à mon cœur : “Viens vers le Père” ». Exténuée par la maladie, sainte Thérèse de Lisieux disait : « Je ne meurs pas, j’entre dans la vie ». Sans savoir ce qui les attendait de l’autre côté, ils avaient découvert qu’un grand amour nous attend.

Père Guillaume NORMAND, curé