Les Écritures reflétaient déjà l’amour de Dieu par le beau commandement d’aimer : « Écoute Israël, tu aimeras le Seigneur ton Dieu… » (Deutéronome 6,4-5). Qu’est-ce qui peut glorifier davantage Dieu, c’est-à-dire honorer sa gloire, que la mise en œuvre de ce commandement ? Et pourtant, cela ne suffit pas : encore faut-il aimer à la mesure de l’amour infini de Dieu.

Et cela non seulement en respectant quelques valeurs humaines de cordialité ou de sociabilité que l’on peut considérer comme évidentes et nécessaires, mais en accueillant un amour qui nous dépasse : « Je vous donne un commandement nouveau : celui de vous aimer les uns les autres. Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres ». Cela n’est possible qu’à condition de se laisser aimer par Dieu Lui-même en Jésus qui révèle le visage du Père ! En effet, « Le Fils de l’homme est glorifié et Dieu est glorifié en lui » : Jésus nous révèle l’abîme de l’amour de son Père qui est la mesure de son propre amour pour les hommes… et de celui qu’il nous commande.

Bien sûr, cela nous paraît impensable !… Mais c’est précisément ce qui nous dépasse qui est la condition nécessaire de ce que nous devons croire possible. À vrai dire, c’est un peu un miracle, oui, mais la venue de Jésus au milieu des hommes et tout le message l’Évangile… ne sont-ils pas miracle ?

L’Église n’est l’Église des disciples du Christ que si les disciples reflètent l’amour du maître, sans condition. Dans la bouche de Jésus, c’est le cri d’une victoire : dans le don qu’il fait de sa vie, Dieu est effectivement, et définitivement, glorifié. Est-ce que nous le croyons ? Dans ce don, Jésus nous ouvre l’issue d’une espérance inouïe. À chacun de la mettre en œuvre.

Père Richard ESCUDIER