Visiter… autrement.

Cette église où nous entrons nous accueille comme une mère, ses enfants. Elle s’appelle Saint-Séverin. C’est une des plus anciennes de Paris. Des milliers de gens, depuis sept siècles, sont venus là pour y chercher le silence, y vivre leurs joies, leurs peines, leurs engagements, leurs désarrois, trouver la paix, un réconfort. Les voûtes bruissent encore de toutes ces prières vivantes, en sont comme imprégnées.

L’église est orientée. Cela veut dire qu’elle est tournée vers l’Est (Jérusalem), là où se lève le soleil sur un jour nouveau, en perpétuelle renaissance.

L’autel où se célèbre la messe*, point fondamental de notre foi, occupe la place centrale, la plus importante.
Tout de suite à gauche, un bénitier. On peut y prendre de l’eau bénite. Bénir, c’est appeler le meilleur sur quelqu’un. Un ange nous y attend. Il y en a beaucoup ici. On peut s’amuser à les compter. Pour nous, ce sont des créatures surnaturelles, des messagers entre Dieu et les hommes.

Ils chantent la gloire de Dieu et nous accompagnent avec sollicitude dans toute notre vie.

L’église est sombre. Cela favorise l’intériorisation, la paix. Peu à peu, cette paix nous enveloppera comme un manteau de tendresse. Ne craignons rien. Laissons-nous faire. Nous allons recevoir chacun un cadeau, à contre-courant des agitations de notre monde, un cadeau à nous seul destiné. Ce ne sera pas un présent monnayable, ni visible, non. Il nous faudra ouvrir grand les yeux et le cœur pour le découvrir, puis l’accueillir. Ce pourra être une rencontre, le reflet multicolore des vitraux sur la pierre, quelques notes de musique, la qualité d’un certain silence, une parole, une certaine douceur paisible, la beauté d’un vitrail, d’un pilier.

Regardons bien le fond de l’église. Les colonnes sont comme des palmiers, et l’une d’entre elles, celle du centre, la « colonne torse » s’enroule comme un volubilis, tel l’encens autour de la prière.

 

Çà et là, de petites lumières rouges, des lumignons, puis des cierges, signes visibles de notre prière, et aussi des « mercis » invisibles, jaillis du fond du cœur, invisibles, mais bien présents, humbles démarches de notre humanité si faible et désemparée souvent, auprès de son Dieu dont elle sait qu’il ne l’abandonnera jamais.

Nous pouvons voir aussi, au-dessus des piliers, en chapiteaux, des visages très expressifs. Nos ancêtres ? Attardons-nous à en choisir un. Pour le plaisir. Aurait-il un message à nous transmettre ?

Au fond de l’église, les fonts baptismaux*. Un autre point important. L’eau qui purifie, féconde, fait vivre, ruisselle joyeusement sur les nouveaux baptisés, en signe d’alliance d’amour indéfectible entre Dieu et les hommes.

Nous pouvons continuer à musarder en regardant les vitraux, ceux qui jalonnent le temps en racontant notre histoire, ceux qui relatent des scènes de la Bible ou de l’Évangile, ceux de Bazaine, récents, évoquant les sept sacrements*. Pour nous, un sacrement, à travers des gestes symboliques, c’est la présence même de Dieu à tous les temps de notre existence, comme vie, chemin et nourriture de l’âme.

Retournons-nous aussi sur les orgues baroques, qui bruissent encore de musique. Laissons-nous pénétrer l’esprit et le cœur de cette beauté si nécessaire à l’homme.

Nous arrivons enfin à la Chapelle Mansart où, comme un cœur qui bat, palpite une petite lumière rouge. C’est une Présence, celle même de Jésus*, venant au-devant de nous, les bras ouverts, qui que nous soyons.

Quelles que soient nos convictions, prenons le temps de nous asseoir. Respirons pleinement. C’est le lieu de la Paix même. N’ayons pas peur. Détendons-nous, nous en sortirons pacifiés.

Nota : Les mots comportant un astérisque * sont développés dans des fiches que vous trouverez sur les présentoirs, à l’entrée de l’église.