Telle est l’acclamation du psalmiste pour le Seigneur qui donne le salut et la victoire ; celle de la foule qui reconnaît Jésus comme roi et Messie ; celle que nous chantons à chaque messe au début de la préface de la prière eucharistique. Nous acclamons la mort et la résurrection de Jésus par lesquelles nous sommes sauvés. Oui, béni soit Celui qui vient au nom du Seigneur !
Paradoxalement, ce cri de joie en ce jour des Rameaux précède la lecture de la Passion, l’entrée dans la semaine sainte où Jésus sera livré par l’un de ses disciples et abandonné par les autres. Retournement spectaculaire où la divinité se cache et ou apparaît une humanité fragile et blessée, la figure du serviteur souffrant. Comment peut-il être roi et Messie celui que les autorités et la foule condamnent ensemble ?
Chrétiens, nous avons reçu l’Esprit Saint, don du mystère de la croix que nous célébrons en cette semaine, mystère de notre salut grâce auquel nous est donnée la foi. Notre péché nous aveugle et nous ne pouvons pas voir Dieu en Jésus crucifié ; Jésus cependant nous ouvre les yeux et nous donne de voir ce qui est caché : « La foi éclaire toute chose d’une lumière nouvelle et nous fait connaître la volonté divine sur la vocation intégrale de l’homme, orientant ainsi l’esprit vers des solutions pleinement humaines » nous rappelle le Concile Vatican II.
Durant cette semaine demandons la grâce de nous tenir, dans l’Église, avec Marie, au pied de la croix, accueillant dans la foi le mystère de la croix par lequel nous sommes sauvés.
Père Geoffroy de TALHOUËT
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