L’église Saint-Jean-de-Latran est « la mère et tête de toutes les églises de la Ville et du monde », cathédrale de l’évêque de Rome, première église à être publiquement consacrée en 324 par le pape Sylvestre Ier, tenant son nom du baptistère voisin dédié à saint Jean Baptiste, puis de l’apôtre. Cette cathédrale est reliée à Jésus comme édifice symbolique… Comment ?

Pensons d’abord au temple de Jérusalem édifié sous la monarchie israélite puis détruit définitivement par les Romains… Jésus se compare au temple (évangile) en disant « Détruisez ce sanctuaire et en trois jours je le relèverai », c’est-à-dire en montrant qu’il est lui-même symboliquement la pierre angulaire du temple selon la belle expression du psaume 118, la « pierre rejetée par les bâtisseurs devenue la pierre d’angle » de tout le temple. C’est aussi ce temple d’où jaillit l’eau (1ère lecture d’Ézéchiel). Comment en effet ne pas voir dans cette eau la préfiguration de l’eau vive jaillissant du côté ouvert sur la croix… ? Croire en Jésus ressuscité, c’est donc croire en la vie.

Saint Pierre, enfin, le « roc » sur lequel le Christ a bâti son Église, compare ses disciples à des « pierres vivantes » : mystiquement, nous sommes, chaque baptisé, le Temple de Dieu, « enfants dispersés » sur la terre (3ème prière eucharistique) qui, par leur foi constituent personnellement et ensemble le Temple définitif qui ne sera dévoilé qu’au terme de l’histoire ; c’est « la maison appelée maison de prière pour tous les peuples » (Marc 11,17)… et la cathédrale du pape successeur de Pierre en est, dans l’histoire, le signe offert.

Père Richard ESCUDIER