L’image du Père qui prend dans ses bras le fils perdu est une
situation que l’on associe spontanément à la jeunesse quand la fougue
et l’audace excusent plus facilement les fautes. Les choses se
compliquent lorsqu’on avance en âge et que les désillusions se sont
accumulées, que les blessures se sont enkystées et que les yeux sont
fatigués d’avoir pleuré.

La parabole nous enseigne qu’aucun des deux fils n’a compris
combien le père est amour, miséricorde et compassion. Lui donne,
sans récriminer, avec une patience infinie, et il sait célébrer sans
retenue le retour du fils perdu.

Le risque est de ne pas saisir cet amour infini de Dieu pour
nous alors que l’essentiel a déjà été fait par Jésus Christ qui a donné
sa vie pour nous arracher au péché et à la mort. Ce temps du carême
est une opportunité pour oser revenir vers le Père et demander pardon
pour nos fautes, pour celles de ceux qui nous ont offensés et pour les
dommages occasionnés à la Création, voulue bonne par Dieu. Soyons
ces « ambassadeurs du Christ » comme nous y invite l’apôtre Paul, en
trouvant les gestes d’accueil inconditionnel et de miséricorde vis-à-vis
de nos prochains. Nous mettrons alors en pratique ce magnifique
« ministère de la réconciliation » !

Jean-Christophe NORMAND, diacre