Dans le Temple, lieu de la relation à Dieu, Jésus est assis. Des gens apportent leur offrande au trésor. Jésus regarde, il observe, il voit au-delà des apparences. Quand tous voient la quantité de ce qui est donné, lui voit la qualité de celui qui donne. Quand tous se laissent prendre aux faux-semblants, lui voit l’intention du cœur.

À la fin de ma journée ou à la fin de ma vie, je peux me poser quelques questions : Qu’ai-je donné ? Ai-je donné seulement de mon superflu ? Le champ est vaste : donner du temps, de l’argent, des connaissances, des souvenirs, du savoir-faire, de l’affection, de l’attention, de l’amour… Mais posons alors une question beaucoup plus essentielle : à travers tout cela, ai-je donné quelque chose ou me suis-je donné moi-même ? Ce que j’ai ou ce que je suis ?

Et n’oublions pas que toute la scène, ce regard admiratif de Jésus sur la pauvre veuve, cette leçon de don faite aux disciples, se passe dans le Temple. Si je me suis donné moi-même à travers ce que j’ai donné, alors c’est à Dieu que j’ai offert le sacrifice véritable.

Jésus est le maître du don parce qu’il vit en mode de réception totale : tout son être reçu du Père, il le donne au Père par amour et il le donne aux hommes par amour. Lui, le pauvre, donne tout ce qu’il a, il donne tout ce qu’il est. Jusqu’à sa propre vie.
Et moi, qu’aurai-je donné ?

Père Francis DE CHAIGNON