Trois acteurs dans cet épisode dramatique : Jésus, le groupe des scribes et des pharisiens, une femme. Un délit, a été commis : un adultère, un péché grave qui offense Dieu. La scène se passe dans le Temple.

Une accusée, la femme. Eux énoncent le droit, selon la loi de Moïse, ils accusent. Et ils somment Jésus de juger. Il n’y a pas d’avocat. Mais quelque chose est truqué : ils désignent Jésus comme juge mais en réalité, dit l’évangéliste, c’est pour l’accuser, lui, Jésus. Le juge devient l’accusé.

Jésus retourne la situation. Il écrit sur le sol, il énonce une sentence : « Celui d’entre vous qui est sans péché, qu’il soit le premier à lui jeter une pierre. » À bon entendeur, salut ! Ils s’en vont un par un, car ils se jugent eux-mêmes. Les accusateurs deviennent les accusés… et ils sont leurs propres accusateurs et leurs propres juges. Ils quittent l’audience.

Qui reste-t-il ? Jésus et la femme, immobile. Mais il n’y a ni juge ni accusée. Simplement un renvoi d’audience. Le délit existe, mais la sentence n’est pas prononcée, le jugement est suspendu, en vue d’une conversion qui n’a pas encore eu lieu et qui demande du temps : « Va, et désormais ne pèche plus. »

Le carême, c’est cela : mon péché est là, avéré. Mais Jésus me donne le temps du repentir et de la conversion. Vais-je saisir ce délai de grâce ? Ou vais-je laisser passer ma chance ?

Père Francis DE CHAIGNON