Une année passe vite… Dans la Bible, l’homme prend le temps de relire les événements du passé. Dans un acte de mémoire, il médite sur les hauts faits de Dieu, se souvient des épreuves et des joies, afin de pouvoir discerner le chemin de sainteté que le Seigneur trace devant lui. De même que les branches d’un arbre ne peuvent se déployer sans que ses racines s’accroissent également, l’homme ne peut pleinement vivre le présent ni s’engager vers l’avenir sans tirer profit de son histoire. Alors, faisons mémoire de cette année pastorale.

D’abord, l’épreuve. Cet hiver, la vie de l’Église a été secouée par la mise au jour d’abus sexuels commis en son sein. La grande médiatisation de ces affaires est à double tranchant. D’une part, elle a suscité l’amorce d’une prise de conscience collective, afin de rendre justice aux victimes et de prévenir de tels actes. D’autre part, elle provoque un effet de loupe qui tend à concentrer toute l’attention sur ces abus et considérer l’Église comme une structure perverse, ce qui est injuste et suscite un autre sentiment d’injustice. Toujours est-il que nous ne pouvons ignorer cette situation. A l’école du concile Vatican II, souvenons-nous que « l’Église a le devoir, à tout moment, de scruter les signes des temps et de les interpréter à la lumière de l’Évangile, de telle sorte qu’elle puisse répondre, d’une manière adaptée à chaque génération, aux questions éternelles des hommes sur le sens de la vie présente et future et sur leurs relations réciproques » (Gaudium et spes, n°4). Si aujourd’hui et demain, l’Église se rend capable d’assainir cette situation, elle sera peut-être en mesure d’accompagner d’autres pans de notre société qui n’ont pas encore osé affronter tout cela.

Autre fait marquant et retentissant, l’incendie de Notre-Dame. Ce qui avait été bâti avec patience, ce qui paraissait établi avec stabilité et sécurité a été emporté par les flammes en quelques heures. L’émoi profond suscité par les images que nous avons tous en tête, a rapidement cédé la place à un autre émoi, l’emballement de la course à la reconstruction. Comme les flammes de l’incendie qui ont été finalement éteintes, les émotions passent et ne durent qu’un temps, quand bien même elles laissent leur empreinte en nous. Où plaçons-nous notre sécurité ? Jusqu’à quel point nous attachons-nous à ce qui ne peut que
passer ? Quel prix donnons-nous aux biens matériels ? Quelle valeur accordons-nous à une vie humaine ? Autant d’interrogations – et pas les seules – que nous offre la méditation de ce que nos yeux ont vu.

L’extraordinaire ne doit pas nous faire oublier l’ordinaire de notre vie paroissiale. Dans la vie chrétienne, l’ordinaire n’est pas le banal : c’est le lieu où se déploie la vie de Dieu en nous et l’amour à l’égard des autres. Ainsi, les photos vous feront découvrir ou redécouvrir une partie de ce qui s’est passé dans notre communauté. Notre foi n’est pas un prêt-à-penser qui nous épargnerait toute réflexion. Au cours des dimanches des sacrements, nous avons pris le temps d’aborder ensemble quelques paradoxes de notre foi. « L’Église, sainte et composée de pécheurs ? », « Un Dieu qui s’est fait homme », « Commander l’amour ? », « De la mort à la vie ». De ces tensions fécondes jaillit la vie.

Le père Geoffroy de TALHOUËT reçoit une nouvelle mission auprès des séminaristes, en devenant responsable de la Maison Saint-Bernard. « Merci à chacun de vous, en particulier à tous ceux qui ont exprimé, par un mot, un geste ou une chanson, leur remerciement. Je le redis, j’ai pu exercer mon sacerdoce ministériel au milieu de vous parce que vous m’avez accueilli et fait confiance. Pour tout cela merci et encore louange et gloire soient rendues à Dieu par Jésus notre Sauveur ! ». Bonne route
Geoffroy ! Et bienvenue au père Vincent THIALLIER qui était déjà vicaire ici, et qui nous rejoint désormais « dans les murs ». Il y avait cette année neuf séminaristes à la Maison Saint-Séverin. Albert, Alexis, Antoine, Damien, Emmanuel, et Joseph sont arrivés en première année. Charles sera l’année prochaine à la Maison Saint-Bernard, et Hadrien à la Maison Saint-Vincent. Quant à Henri, il effectuera une année de service en Zambie.

Nous accueillons cet été le père Massimo FRIGO, qui sera présent au mois de juillet, puis le père Raul GARCIA, la première quinzaine d’août, et enfin le père Giuseppe GRAMPA, la deuxième quinzaine d’août. Merci pour leur aide précieuse, qui permet aux prêtres de Saint-Séverin de voir d’autres horizons, en apostolat, en retraite ou tout simplement en vacances. Bon été à tous !

Père Guillaume NORMAND, curé