Dans le brouhaha de notre monde, avec son agitation, ses pleurs et ses détresses, il est possible que l’on passe d’une année liturgique à l’autre sans s’en rendre compte et que l’on perde le sens de l’attente qui caractérise le temps de l’Avent.
L’évangile nous invite pourtant à veiller et à y être attentif au cas où le maître de la maison reviendrait ! Or, et c’est sans doute là que se trouve l’enjeu de ce moment liturgique particulier, il s’agit de redécouvrir dans le mystère de la Nativité, toute la splendeur de la foi en un Dieu qui s’est incarné une fois pour toutes. Peut-être s’agit-il alors de reprendre courage et de continuer à creuser en nous le désir de l’attente ? Le veilleur est pris d’un vertige au cœur de la nuit lorsqu’il compte encore les nombreuses heures avant l’aube et il peut avoir la tentation de se réfugier dans le sommeil pour « faire passer » ce moment de grande solitude.
À nous, alors, de savoir lire dans les signes des temps les manifestations de la grâce et de la Providence, et de retrouver la beauté de nos tenues de missionnaires. En commençant par partager la joie de l’attente de Noël dès les premiers jours de l’Avent : ils embellissent nos maisons de décorations multiples et nous permettent de nous retrouver en famille ou entre amis ; ils viennent en consolation de nos peines par la joie des cantiques que nous reprenons ensemble ou par les lumières qui brillent en nous et autour de nous ; ils reviennent pour nous dire qu’au coeur de la nuit la plus profonde, germe l’espérance pour un monde de paix, de justice et de bonté.
Soyons les témoins de cette attente en nous redisant intérieurement « viens, Seigneur Jésus ! ». Qui sait ? Peut-être, cette année, viendra-t-il frapper à notre porte ? Serons-nous disponibles pour lui ouvrir ?
Jean-Christophe NORMAND, diacre