Depuis quelques semaines, le printemps se déploie. Les marronniers du cloître sont parés de feuilles et de fleurs, les lilas du square André Lefèvre exhalent leur parfum. La vigne du cloître commence, elle aussi, à reverdir et se prépare à porter du fruit. Enfin se dévoile l’œuvre patiente de la sève, montée dans le secret.

Œuvre patiente, parfois ralentie, et pourtant irrésistible.

Les comparaisons végétales émaillent les discours de Jésus : le Royaume de Dieu est semblable à un grain de sénevé, à un arbre qui étend ses branches. Jésus dit de lui-même qu’il est une vigne dont nous sommes les sarments. Elles expriment tour à tour le déploiement du Royaume à partir des réalités les plus modestes, le fruit que nous sommes appelés à porter pour les autres (l’arbre ne consomme pas ses propres fruits…), l’inhabitation mutuelle entre Jésus et ses disciples.

La nature a son rythme propre que nous aurions tort de vouloir forcer. Tout comme la sève qui monte, l’œuvre de l’Esprit est patiente et secrète. Parfois tellement discrète qu’elle a l’humilité de consentir à être oubliée. Elle est pourtant bien réelle.

Alors, n’oubliez pas la sève de cette semaine, l’Esprit qui est notre vie.

Père Guillaume NORMAND