« Je ne te dis pas jusqu’à sept fois, mais jusqu’à septante fois sept fois » dit Jésus à Pierre à propos du pardon. 490 fois, cela fait beaucoup… Oui, il faut réitérer le pardon si la faute se multiplie, mais aussi accepter que le pardon d’une seule faute soit un chemin aux nombreux pas.

Pardonner, c’est aimer au-delà (de l’offense), c’est aimer quand même, c’est aimer celui qui ne m’aime pas : difficile, souvent impossible… sauf si Jésus le demande et en donne la force. Il est la source de tout pardon, il l’a vécu sur la croix. Il aime les pécheurs qui le torturent et le mettent à mort. Il est le pardon de Dieu, c’est cela la croix, la victoire de l’amour sur le non-amour.

Pas de pardon possible donc sans union à la croix du Christ. Le pardon est une aventure de l’amour, d’un amour qui prend patience, qui se donne, qui construit le Royaume, qui incarne les Béatitudes. Le pardon fait de la blessure un lieu de grâce, il fait advenir la miséricorde d’un Dieu qui montre sa toute-puissance lorsqu’il patiente, pardonne et prend pitié.

Leçon précieuse pour nos rapports humains : dans un couple, dans une famille, dans toute relation, sans cesse menacée par le péché et la violence que le péché engendre. Être artisan de paix, c’est accepter humblement, en disciple du Crucifié, de faire un petit pas, puis un autre, puis encore un autre, sur le chemin du pardon.

Père Francis DE CHAIGNON