Que faire pour obtenir la vie éternelle ? Ne nous demandons-nous pas, parfois, comment « mériter » notre paradis… ? Lorsqu’un homme pose la question à Jésus qu’il appelle « bon maître », la réponse du Seigneur commence par énumérer certains commandements du décalogue, en précisant d’abord que « Dieu seul est bon ». La bonté de Dieu éclate dans ses commandements… et elle éclate également dans le regard que Jésus pose sur cet homme : « posant alors son regard sur lui, Jésus se mit à l’aimer. » Une manière de dire que la bonté de Dieu éclate maintenant dans la personne même de Jésus. Or, cette bonté cherche moins des « garanties de mérites » de la part de l’homme inquiet que l’abandon de ce qui fait obstacle à la Vie : oui « Dieu seul est bon », autrement dit « Dieu est ton SEUL bien ». Qu’est-ce qui te manque ? Réponse : ce qui t’encombre devant l’essentiel qui est Dieu. Le drame du riche, ce n’est pas d’avoir des biens, c’est qu’ils constituent un obstacle à l’accueil de la bonté de l’amour. La tristesse en est le symptôme le plus caractéristique : la course du « toujours plus » (que les philosophes anciens appelaient « pleonexie ») conduit tellement à l’insatisfaction généralisée que Jésus ose parler de miracle pour en être sauvé ! (« pour les hommes, impossible… tout est possible à Dieu »).
Les apôtres, eux, ont tout quitté pour suivre Jésus… « à cause de moi et de l’Évangile » dit ce dernier ; en effet, ce qui n’est pas en mon pouvoir, ce que je ne peux pas « faire » pour l’obtenir à la force du poignet, Jésus me le promet… à condition de le suivre, lui, jusqu’au bout.
Père Richard ESCUDIER