La Parole de Dieu qui parle de détresse, de cataclysme, ne doit pas nous effrayer ; il nous faut au contraire écouter Dieu, « l’avertisseur » des menaces qui pèsent sur nous, et bien discerner ce contre quoi il nous met en garde : les fausses « puissances » (évangile), à savoir non seulement ce que nous craignons (un malheur, une épreuve) mais surtout ce qui nous conditionne et nous manipule ! La société de la course vers « le toujours plus » risque de nous cacher l’essentiel, cet essentiel que, précisément, dévoile le temps merveilleux de l’Avent !
La vraie « puissance » est non pas ce qui pèse sur nous, mais au contraire ce qui nous appelle à être veilleurs pour le monde vis-à-vis de l’endormissement doucereux (image des « beuveries » de l’évangile) qui empêche d’être autonomes, désaliénés par rapport à nos désirs inconsistants. Dieu se montre bel et bien dans ses « avertissements » comme un libérateur vis-à-vis de multiples
emprisonnements personnels ou collectifs.
Traverser ce temps en ayant des appuis : les chrétiens témoignent par leur joyeuse espérance, par la beauté qui les habite et les dilate… L’Avent, c’est se préparer à la Joie céleste qui vient… et que notre présent abrite déjà, car comme disait un auteur spirituel, « ce moment présent est toujours plein de trésors infinis, il contient plus que vous n’avez de capacité… Plus votre cœur aime, plus il désire, et plus
il croit trouver, plus il trouve » (dans L’abandon à la Providence divine).
Père Richard ESCUDIER