La semaine dernière, la veuve qui donne deux piécettes au Temple nous interrogeait sur ce que nous donnons. En ce dimanche, avant-dernier dimanche du Temps ordinaire, nous pouvons nous interroger sur ce que nous recevons : de quoi sommes-nous pauvres ?
Lors du dernier Jubilé en date, celui de l’année de la miséricorde, en 2015-2016, a été instituée une « journée mondiale des pauvres ». Voilà qui est bien singulier : pourquoi une journée supplémentaire consacrée à un thème particulier ? C’est bien tous les jours que nous devons avoir le souci des pauvres et pas seulement un dimanche dans l’année.
Cela est vrai, mais dans sa lettre apostolique Misericordia et misera, instituant cette journée, le pape explique que cette journée constitue « la meilleure préparation pour vivre la solennité de Jésus-Christ roi de l’univers », que nous fêterons la semaine prochaine, car le Christ Jésus « s’est identifié aux petits et aux pauvres ». Autrement dit, il ne s’agit pas d’une énième journée thématique, mais de se préparer intérieurement à la fin des temps en nous identifiant, nous aussi, aux pauvres dont Dieu s’occupe. L’Église n’est constituée que de pauvres. Ce n’est qu’en nous comprenant comme des pauvres que nous pouvons recevoir l’Évangile, adressé uniquement aux pauvres. En nous comprenant ainsi, nous pouvons servir nos frères et sœurs.
Père Philippe CAZALA