1 Les étapes de la construction de l’église
L’église actuelle garde le souvenir de Séverin le solitaire. Ermite, il aurait vécu ici au 6ème siècle, à proximité d’un oratoire dédié à Saint Martin. Au 11ème siècle, les archives attestent l’existence d’une église, qui va devenir une paroisse.
Au 13ème siècle : Construction d’une église gothique
Voir repérage en rouge sur le plan
Paris s’agrandit. Sur la rive gauche, naît le « quartier latin » autour de l’Université (la Sorbonne) avec les différents « collèges » qui y sont affiliés. Pour répondre aux besoins spirituels de cette population, il faut une nouvelle église. Sur le site, une église gothique classique est construite.
Paris s’agrandit. Sur la rive gauche, naît le « quartier latin » autour de l’Université (la Sorbonne) avec les différents « collèges » qui y sont affiliés. Pour répondre aux besoins spirituels de cette population, il faut une nouvelle église. Sur le site, une église gothique classique est construite.
Son plan est en croix latine à trois nefs, avec sans doute un chevet plat. La nef centrale et le chœur s’élèvent sur trois niveaux jusqu’aux ogives de la voûte. La tour – clocher est à l’époque la plus haute de toutes les églises de Paris.
A deux pas, dans l’île de la Cité, la cathédrale Notre-Dame s’édifie, et la Sainte Chapelle se termine.
Au 15ème siècle : L’église reçoit sa forme actuelle
A la fin de la guerre de Cent Ans, il ne reste de l’église, aux trois quarts détruite, que le clocher et les trois premières travées de la nef. Grâce aux talents de bâtisseur du chanoine d’Estouteville (plus tard archevêque de Rouen, il agrandira le Mont Saint Michel), une église en style gothique flamboyant est reconstruite
(voir partiesu,vet y sur le plan)
Elle s’agrandit en largeur car l’espace est disponible : l’église a désormais cinq nefs et reçoit la lumière par une superbe collection de vitraux. Au début du 16ème siècle, on ajoute encore les chapelles latérales.
Dans le sens de la longueur, le chœur (voir u sur le plan) est reconstruit quand la paroisse peut acheter le terrain.Entre 1489 et 1495, la « palmeraie » qui entoure le chœur surgit autour du célèbre « pilier tors ». Ce double déambulatoire (inspiré peut-être par la cathédrale Notre – Dame) fait rayonner l’espace du chœur comme un écrin
Au 17ème siècle :
Construction de la chapelle Mansart
voir w sur le plan
Sur la demande de la Grande Mademoiselle (cousine germaine de Louis XIV), unechapelle de la communion est ajoutée par l’architecte Jules-Hardouin Mansart, qui participe avec son oncle au grand chantier du château de Versailles.
En voulant favoriser la communion fréquente, la chapelle prend parti contre la doctrine janséniste qui restreint l’accès à l’eucharistie.
Sa forme elliptique est remarquable.
En revanche, l’aménagement du chœur de l’église, effectué à la même époque, est plus contestable.
Les arcs gothiques sont transformés et décorés au goût du jour avec des anges.
Les colonnettes des piliers sont arasées et ceux-ci sont recouverts de plaquage en marbre rouge.
Au 18ème siècle : Le grand orgue
On connaît l’existence d’un orgue à Saint – Séverin depuis l’an 1521.
Le magnifique buffet que l’on voit aujourd’hui date de 1745 ; il est l’œuvre de deux artisans : François Dupré pour la menuiserie et J. François Pichon pour la sculpture.
En revanche, l’instrument a été intégralement restauré en 1960 par le facteur Alfred Kern. De facture classique, il est harmonisé pour un répertoire baroque et classique dont les jeux sont déployés par les organistes titulaires au cours des différentes messes du dimanche.
Au 19ème siècle : Restauration de l’église, peintures et vitraux
Après avoir traversée la Révolution française sans trop de dommages, l’église est rouverte au culte en 1803.
A partir de 1837, des travaux de restauration sont entrepris.
La façade occidentale est réaménagée : un grand pignon couronne l’ensemble, et le portail actuel d’une ancienne église de l’Ile de la Cité, démolie pour dégager le pourtour de la cathédrale Notre Dame. C’est la 1ère opération de « déménagement » d’un édifice ancien, conçue par la direction des Monuments historiques.
A la même époque, la Ville de Paris confie à de jeunes artistes la décoration des chapelles latérales. Un élève d’Ingres, Jean-Hippolyte Flandrin, s’essaie pour la 1ère fois à la peinture religieuse dans la chapelle Saint Jean, avant d’être reconnu et chargé du programme iconographique des églises Saint Germain des Prés et Saint Vincent de Paul.
Les vitraux du triforium et des chapelles latérales sont créés à la même époque.
Au 20ème siècle : Vitraux du déambulatoire et mobilier de la chapelle Mansart
Les huit verrières du déambulatoire sont remplacées en 1970 par un programme non figuratif, enchâssé dans les fenêtres de la fin du 15ème siècle, réalisé par le peintre Jean Bazaine sur le thème des sept sacrements.
A la fin des années 1960, la chapelle Mansart redevient la chapelle du Saint-Sacrement. Elle s’enrichit d’un mobilier liturgique en bronze dû au sculpteur Georges Schneider. En 1992, grâce à une donation de ses héritiers, une série de gravures du peintre Georges Rouault orne la chapelle. L’œuvre intitulée Miserere date de 1913. Elle commente le psaume 50 et exprime la peine du peintre, éprouvé par la mort de son père.
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