Il est normal de vouloir se prémunir de la souffrance ou encore de souhaiter être couvert contre tout préjudice : notre monde est construit sur des préceptes d’évitement de tout ce qui peut faire du mal.
Le chemin du Christ a été tout autre : il a abouti au Golgotha, avec une mort atroce sur le bois de la croix, mort d’autant plus scandaleuse qu’elle était la condamnation d’un innocent. Pourtant, le « serviteur souffrant » a ouvert une brèche salutaire en triomphant de cette même mort par sa résurrection et en ouvrant la porte à la Vie éternelle. Cette perspective qui dépasse tout ce que nous pouvons imaginer, nous conduit alors à repenser à l’envers l’échelle des valeurs humaines.
Désormais, le service du prochain et surtout du plus pauvre, l’amour et le respect pour la création tout entière, la joie du don, la recherche de la pureté du cœur en toutes choses, sont nos repères sur une route parsemée d’obstacles et de blessures.
Et il y a plus encore dans notre évangile de ce dimanche : l’apologie du serviteur humble et doux. Remarquons bien la douceur et la patience de Jésus dans sa manière de répondre à la question de la « place » réclamée par les disciples.
Toute la splendeur de la foi chrétienne est dans cette attitude de détachement de soi, avec la recherche constante d’un chemin d’imitation de notre Seigneur. Il a donné sa vie en rançon pour la multitude, offrons-lui en retour la consolation et donnons-lui la nôtre.
Jean-Christophe NORMAND, diacre