« Vous serez parfaits comme votre Père céleste est parfait ». Cette parole est aussi surprenante à entendre que celle du Lévitique : « Soyez saints, car moi, le Seigneur votre Dieu, je suis saint » (Lv 19,2). A force de paraître inatteignable, ces paroles risquent fort de perdre tout crédit.
La sainteté ou la perfection sont souvent pensées en termes moraux. Ainsi, le saint, le parfait, serait celui qui ne commet jamais aucun mal, celui qui saurait toujours reconnaître et mettre en œuvre le bien. Regarder vers la perfection de Dieu peut nous ouvrir une autre voie.
La perfection de Dieu, en un sens, c’est l’unité des personnes divines, la communion du Père, du Fils et de l’Esprit. Ce qui est multiple et dispersé est moins parfait que ce qui est un et unifié. La sainteté de Dieu réside alors peut-être dans son unité, dans la perfection de l’union des personnes divines.
Dès lors, nous pouvons comprendre la sainteté et notre propre perfection un peu différemment. Elles deviennent le chemin de l’unification de notre cœur autour du commandement de l’amour que Jésus nous a laissé. Notre chemin de sainteté passe par la prière du psalmiste qui dit : « Unifie mon cœur pour qu’il craigne ton nom » (Ps 85,11). Pour que notre intérieur et notre extérieur s’accordent. Pour que nous ne soyons pas dispersés. Pour que notre unité intérieure porte un fruit de communion avec tous les hommes.
Père Guillaume NORMAND