Jeudi dernier nous célébrions l’Ascension du Seigneur. En levant les yeux, nous pouvons voir dans l’église Saint-Séverin deux représentations de ce mystère. La plus visible, au-dessus du cœur, à droite, montre le Christ s’élevant de terre sur un nuage, en bénissant la Vierge et les disciples assemblés autour de lui. Elle correspond bien au récit de l’évangile (Luc 24, 50-51).
Au risque d’un torticolis, il paraît cependant plus intéressant de regarder la quatrième baie-haute sur la nef, à gauche. Le peintre du XVe siècle offre une méditation plus précise du même évènement rapporté dans les Actes des apôtres (1, 9-11).
Le Christ s’élève et déjà nous ne voyons plus que la partie basse de son vêtement. Le haut du corps disparaît dans les nuages au-delà du cadre de la fenêtre. La scène est anecdotique et ne manque pas de piquant. Que cette image soit sur un vitrail renforce l’effet visuel, le Seigneur entre dans les cieux. La nuée vient soustraire Jésus, non seulement aux yeux des Apôtres mais aussi aux nôtres. Alors comme eux il nous faut entendre le message des anges : « Ce Jésus qui a été enlevé au ciel d’auprès de vous, viendra de la même manière que vous l’avez vu s’en aller vers le ciel. »
Ainsi nous sommes rassurés sur le risque de torticolis ! Ce n’est pas une image devant laquelle nous devons rester. Le Seigneur n’est plus visible. Désormais, nous faisons nôtre les derniers mots de
l’Apocalypse (22, 20) : « Amen, Viens Seigneur-Jésus ! »
Père Vincent THIALLIER
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