L’évangile de ce dimanche s’accommode bien d’un début d’année pastorale : qu’avons-nous en effet à partager les uns des autres comme disciples de Jésus, sinon nous encourager à être davantage ses témoins ? C’est bon à entendre dans une rentrée.

Le miracle accompli au milieu des païens nous rappelle de manière opportune que Jésus sort des limites du peuple d’Israël ; il nous dit aussi l’extraordinaire force de la parole qui fait ce qu’elle dit : là où Jésus crie à un sourd-bègue « ouvre-toi », une capacité à proclamer les merveilles de Dieu est donnée, une foule est rendue capable de faire écho à la toute première bonne nouvelle qu’était déjà la Création de Dieu, selon le mot du livre de la Genèse : « Dieu vit que cela était bon ».

L’efficacité de la Parole divine n’est pas évidente ; il faut que cette Parole nous travaille de l’intérieur et qu’elle convertisse. De même que Jésus doit manifester comme un travail sous la forme d’un « gémissement », d’une prière exprimée à son propre Père des cieux avec effort, de même, nous laissons la Parole de Dieu nous façonner afin qu’elle produise son effet en nous-mêmes. C’est alors que nous en devenons des témoins pour la « proclamer », un verbe très fort qui indique que, désormais, les promesses s’accomplissent en Jésus : oui, « la bouche du bègue criera de joie ». Avec humilité et joie, tâchons de le vivre.

Père Richard ESCUDIER