Pour des élections, on scrute l’opinion du peuple, c’est-à-dire qu’on observe, on analyse, on questionne, on creuse, on sonde.
En ce temps de Carême, à Saint-Séverin, alors qu’il ne s’agit ni d’élection et encore moins de campagne électorale, c’est Dieu qui scrute. Dieu scrute les catéchumènes pour savoir leur pensée, pour connaître leur coeur. Le mot scrutin évoque ici un discernement entre la lumière et les ténèbres pour faire apparaître dans le coeur de ceux qui sont appelés au baptême ce qu’il y a de faible, de malade et de mauvais pour le guérir, et ce qu’il y a de bien, de bon et de saint pour l’affermir. Les baptisés sont appelés eux aussi à entrer dans cette même démarche de combat spirituel. C’est un temps de grâce qui est offert ainsi aux uns et aux autres. Un temps pendant lequel nous sommes tous appelés à nous libérer de toutes les entraves et à reconnaître et laisser jaillir toutes les qualités et dons que le Seigneur a déposés en nous. L’origine du Carême vient de ce chemin que font les catéchumènes vers Pâques et le sacrement. Ce ne sont pas les catéchumènes qui se sont intégrés au Carême, c’est l’Eglise entière qui accompagne leur chemin. Elle rappelle ainsi que tous les baptisés ont à vivre cette dimension de conversion avec les candidats au baptême et qu’ensemble ils peuvent dire : « Tu me scrutes, Seigneur, et tu sais ! Tu sais quand je m’assois, quand je me lève; de très loin, tu pénètres mes pensées. » Psaume 138
Gilbert THEVENOT, diacre
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