« Vous êtes la lumière du monde. Une ville située sur une montagne ne peut être cachée. Et l’on n’allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau ; on la met sur le lampadaire et elle brille pour tous ceux qui sont dans la maison. De même, que votre lumière brille devant les hommes : alors, voyant ce que vous faites de bien, ils rendront gloire à votre Père qui est aux cieux » (Mt 5,14-16).
Nous avons vécu une belle et intense expérience de prière la semaine dernière : avec sainte Geneviève, 40 heures pour le Seigneur. 40 heures durant lesquelles beaucoup se sont relayés nuit et jour. Même si vous n’étiez pas là, sachez que vous étiez portés !
Puisque la lumière est faite pour être communiquée, je laisse la parole à ceux qui nous partagent (un peu) de ce qu’ils ont vécu.
Père Guillaume NORMAND
« Etre invité par sa paroisse à prendre le temps de l’oraison, c’est laisser ses activités pour se laisser aimer par Dieu. C’est un temps gratuit donné au Seigneur. Ce temps de prière permet de croire en la présence aimante et agissante de Dieu et d’appréhender la réalisation des promesses que Dieu veut faire de moi. 3 mots. Le corps : accueillir mon corps pour qu’il m’aide à me recueillir, à me recentrer, à m’intérioriser. Le cœur : prendre le temps de descendre dans mon cœur pour découvrir ce qui l’habite. L’Esprit : être mendiant du don de l’Esprit-Saint pour qu’il m’aide à prier ».
« Tout simplement, avec la qualité de ce silence habité et non vide, l’occasion de prier avec les psaumes. J’en découvre, dans le cadre des groupes bibliques, l’incroyable richesse et, selon moi, l’adaptation étroite à notre présent perturbé. Merci de nous avoir donné cette belle occasion ».
« J’ai apprécié cette prière continue que nous avons tous adressée à Dieu. J’ai bien aimé le partage des pains, entre tous, c’est un très beau symbole ».
« La ténèbre n’est point ténèbre devant toi, la nuit comme le jour illumine.
Quoi de plus juste et bon pour garantir la continuité de ces quarante heures pour le Seigneur avec sainte Geneviève que de méditer ensemble quelques psaumes ! Samedi après-midi, devant le Saint-Sacrement exposé dans le chœur illuminé de bougies et de cierges, les mots du psalmiste, Parole de Dieu, ont retenti par la voix de plusieurs lecteurs. Pendant deux heures, ces mots entrecoupés de petits refrains chantés et suivis d’un temps de silence, ces mots qui disent la confiance, la louange, l’action de grâce mais aussi la supplication et la détresse, ont habité le cœur de ceux et celles qui étaient là présents pour prier. Certains de ces mots ont peut-être, Dieu seul le sait, touché le cœur de l’un ou l’autre des passants entrés dans Saint Séverin … »
« Venir prier dans la chapelle Mansart samedi à 8h, moment unique, seule, face à face, avec l’écho des bruits de la rue Saint Jacques au milieu du silence des quelques personnes présentes, si proche du Saint-Sacrement, présent pour moi, pour me dire comme à Paul : « Va, on te dira ce que tu dois faire » et pourtant en communion avec tous ceux qui étaient passés pendant la nuit et qui passeraient dans la journée ».
« Dans la nuit, tu restes des heures à nous parler. Merci Seigneur pour ta Parole qui nous unit à toi, à tous. Dans la nuit, tu nous écoutes de tout ton cœur. Merci Seigneur ».
« Merci pour cette proposition. Deux heures en silence, en présence du Saint-Sacrement, c’est un temps de méditation privilégié en communion de prières. C’est un petit effort pour un grand bénéfice personnel ».
« Oui ce fut une belle chaîne de prière qui a uni chacun d’entre nous comme les membres d’une même famille veillant un être cher. Notre quartier qui dans le silence du soir retentissait à nos oreilles pouvait ainsi, tout simplement, être déposé au pied du Seigneur. Passants de notre quartier à qui l’on eut envie de crier en sortant de ce silence : entrez, entrez, le Seigneur est là qui vous attend, vous écoute, vous console. Entrez, voyez comme nous le vénérons dans ce doux écrin de lumière dont les flammes vacillantes nous apportent réconfort, chaleur et espoir. Entrez, laissez-vous envelopper par le regard miséricordieux du Seigneur. Ressortez alors l’esprit serein, le cœur en joie car le Seigneur est là présent, il nous aime. Enfin difficile de s’arracher à la contemplation du Seigneur dans ce cadre de beauté. Plus les minutes passaient, plus le temps s’estompait : force d’une prière communautaire silencieuse, force d’une prière relayée enveloppante et rassurante. Merci ».
« J’ai été touchée par ce désir fervent, intergénérationnel de prier. Fruits de ces 40 heures ? Cerise sur le gâteau (ou raisin dans le petit pain), deux belles rencontres que je confie à vos prières ».
« Merci d’avoir organisé ce relais. Je me suis agenouillée et le temps est passé très vite, nous étions déjà une heure plus tard. J’ai remercié sainte Geneviève d’avoir préservé Paris de la destruction durant les deux grandes guerres et Notre-Dame de l’anéantissement complet durant cet incendie monstrueux. J’ai remercié pour toutes les grâces reçues et prié pour ceux qui ont besoin d’aide ».
« J’ai été très émue de la participation à cette chaîne de prière ; adorer pendant une heure dans la chapelle Mansart, c’est prendre du temps pour parler de la communauté paroissiale et du quartier dans le silence, je me suis sentie »avec ». Excellente initiative ».
« En tant que femme consacrée du XXIème , je me sentais comme l’héritière directe de sainte Geneviève. Elle m’a appelée à fonder mon action dans le monde sur la contemplation du Christ. En même temps elle m’a appelée à aller de l’avant comme elle a su le faire, à mettre toute ma force d’âme et mon intelligence au service du bien ».
« Merveilleuse expérience, à travers l’adoration nocturne, de ce qui se tisse, sans faire de bruit, dans notre paroisse : au cœur de chacun et entre tous, la vive flamme de la prière ! J’ai été particulièrement frappée par les bougies qui l’accompagnent et lui ressemblent : on voit à peine danser ce qui éclaire !
Samedi soir s’élevait, dans la pénombre de la nef, une forêt de cierges : leurs troncs inégaux, d’ivoire et d’ambre, debout bien droits devant l’autel, comme autant de saints et d’anges avec nous au pied du Saint-Sacrement, lui exposant silencieusement nos personnes et tout notre monde, en orbite autour de son soleil.
Puis, après minuit, quand l’adoration s’est blottie à l’intérieur de la chapelle Mansart, le seul flambeau de sainte Geneviève montant vers le tabernacle : celle qui veille, attentive et fidèle, sobre, inventive et puissante, sur sa colline et sur Paris, sur chacun de nous.
Enfin, dehors, les veilleuses rayonnantes juste de quoi trouver son chemin sous les étoiles, entre ogives et marronniers ; l’épaisseur des ténèbres devenue grâce à d’autres celle de la confiance : de quoi rentrer chez soi « le cœur brûlant, battant, vivant » de ce feu qui donne la paix au monde ! »
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