La figure de Jean-Baptiste occupe une place considérable dans l’Evangile. En témoignent les foules qui veulent être plongées par lui dans les eaux du Jourdain, y compris Jésus. En témoigne le fait que dans le Nouveau Testament, il soit bien davantage mentionné que Marie, Joseph, ou certains des Apôtres. A tel point que dans le prologue de son Evangile, afin d’éviter toute confusion, Jean prend le soin de préciser « qu’il y eut un homme envoyé par Dieu ; son nom était Jean [Baptiste]. (…) Cet homme n’était pas la Lumière, mais il était là pour rendre témoignage à la Lumière » (Jn 1,6.8).
Pourtant, malgré cette « aura » et l’autorité que ses contemporains lui confèrent, Jean-Baptiste se situe à sa juste place et nous apprend à trouver la nôtre. Il n’attire pas à lui, mais désigne Jésus, l’Agneau de Dieu, comme celui qu’il faut suivre. Il oriente vers le seul Sauveur. Il est l’ami de l’Epoux ; sa joie naît lorsqu’il entend la voix de l’Epoux, mais surtout sans prendre la place de l’Epoux. Une phrase résume la vie de Jean-Baptiste : « Lui, il faut qu’il grandisse ; et moi, que je diminue » (Jn 3,30).
Sa vigoureuse exhortation à la conversion résonne jusqu’à nous. Il nous invite à changer nos vies, c’est-à-dire à les orienter vers le Seigneur et vers les autres, et produire ainsi un fruit digne de la conversion.
Père Guillaume NORMAND