Qu’est-ce qu’enseigner avec autorité ? Certainement pas faire étalage de savoir ou encore moins prêter au scandale par des propos calomnieux ou déplacés. Il s’agit d’abord d’offrir une parole qui soit écoutée et entendable (au sens de pouvoir être reçue). Et elle le sera d’autant plus qu’elle sera « bonne et constructive, profitable à ceux qui vous écoutent » (Ep 4, 29b).
Dans la prise de parole de Jésus, telle que rapportée par les évangélistes, il y avait aussi quelque chose de plus. On peut imaginer que c’était toute sa personne qui frappait son entourage et suscitait non seulement le désir d’écouter mais, plus encore, de le suivre. À chaque fois que nous prenons la parole, nous aimerions, nous aussi, réussir à nous modeler sur cette posture du Christ et pouvoir (enfin ?) être écoutés. Or, trop souvent, ne sommes-nous pas les témoins affligés de débats, disputes et affrontements stériles, y compris dans nos communautés chrétiennes ?
Au cœur de l’hiver, et alors que de nombreux conflits ouverts continuent à faire rage dans notre monde, savoir exprimer, au moment opportun, une parole qui interpelle et surprenne par sa fraîcheur, son caractère joyeux et rempli d’espérance, est une véritable bénédiction. Et elle est à la portée de chacune et chacun du fait de notre baptême. Appelés à être ces messagers de paix, audacieux et engagés dans le monde, nous devons être convaincus que les chrétiens ont une parole qui est attendue et qui reste entendable. Cette parole assimilable à un enseignement est écoutée lorsqu’elle s’ancre dans un témoignage personnel qui rend compte d’une humanité blessée, mais confiante dans la promesse d’un salut accessible à tous.
Croire que nous pouvons apporter une telle parole d’autorité et de paix et la transmettre là où elle est le plus attendue est une urgence absolue de notre temps. À qui allons-nous la porter cette semaine ?
Jean-Christophe NORMAND, diacre