Nous vivons depuis quelques mois dans l’inconfort de l’entre-deux. C’est usant, l’entre-deux.
Dans l’Écriture, ce qui est double n’a pas bonne réputation. Le psalmiste constate : « La loyauté a disparu chez les hommes. Entre eux la parole est mensonge, cœur double, lèvres menteuses » (Ps 11,3). Saint Paul demande aux Corinthiens : « Mes projets ne sont-ils que des projets purement humains, si bien qu’il y aurait chez moi en même temps le « oui » et le « non » ? » (2 Co 1,17). Enfin, Jésus nous invite à ce que notre parole « soit « oui », si c’est « oui », « non », si c’est « non ». Ce qui est en plus vient du mauvais » (Mt 5,37).
Il y a deux sortes d’entre-deux : celui qui dépend de nous, et celui qui ne dépend pas de nous. Nous focaliser sur ce qui ne dépend pas de nous est probablement une bonne stratégie pour ne pas nous occuper de ce qui dépend de nous. Autant prendre un peu de recul par rapport à celui qui ne dépend pas de nous, et le remettre entre les mains de Dieu.
Découvrir l’entre-deux de notre cœur n’est ni aisé, ni confortable. Il correspond peut-être au désert de l’exode, entre l’Egypte, lieu de servitude et Jérusalem, ville où tout ensemble ne fait qu’un. C’est l’humble chemin au long duquel nous demandons avec confiance : « Unifie mon cœur ».
Père Guillaume NORMAND
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