Qui donc a retenu la mer avec des portes, quand elle jaillit du sein primordial ? » (Livre de Job 38, 8)
A la fin du livre de Job, après d’interminables palabres sur les causes de la souffrance, le Seigneur se manifeste dans sa majesté. Il témoigne de sa puissance à travers diverses images, en particulier celle des eaux primordiales, dont il maîtrise le jaillissement puissant.
Le double vitrail du baptême de Jean Bazaine (1904-2001) dans le déambulatoire de Saint-Séverin représente bien ce jaillissement désordonné que les réseaux de pierre des fenêtres gothiques semblent maîtriser. Par les sacrements, Dieu contrôle et ordonne la puissance de ses œuvres. L’eau qui peut tout emporter sous ses flots et la lumière qui peut aveugler, deviennent les instruments du salut, l’eau qui donne la vie dans la cuve baptismale, la lumière qui guide et oriente vers Dieu, transfigurée par les couleurs du vitrail.
« Qui est-il donc, celui-ci, pour que même le vent et la mer lui obéissent ? » se demandent les disciples dans l’évangile (Marc 35, 41). C’est le Verbe de Dieu par qui tout fut créé et qui continue de donner la vie par le sacrement du baptême pour nous conduire en sa gloire.
Père Vincent THIALLIER