« N’ayez pas peur » : c’est le thème des dimanches des sacrements pour cette année. Cette phrase, c’est avant tout Jésus qui l’adressa à ses disciples. Ils se trouvaient dans une barque battue par les vagues, et croyaient qu’un fantôme s’approchait d’eux. Dans un contexte d’incertitude qui fait naître la peur, Jésus dissipe l’obscurité de l’incertitude par la clarté de sa présence : « C’est moi. N’ayez pas peur ».
Le choix de ce thème n’est pas dû au hasard. Les zones d’ombre et d’incertitude semblent se multiplier depuis un an, non seulement à Paris, où nous portons la mémoire des 130 victimes des attentats de novembre, mais aussi en France et au-delà de nos frontières. Mais la peur provoque le repli sur soi. Elle pousse à vouloir ériger des fortifications infranchissables, qui entretiennent l’illusion de la sécurité. La peur tétanise et stérilise : tout le contraire de la liberté à laquelle le Christ nous appelle.
« C’est moi. N’ayez pas peur » : cette phrase n’est pas un mantra qui devrait servir à alimenter notre capacité d’auto-persuasion. C’est le Christ qui nous l’adresse, et nous savons que nous pouvons lui faire confiance. « N’ayez pas peur », car j’ai livré ma vie pour que vous ayez la vie. « N’ayez pas peur », car le Père vous offre son pardon. « N’ayez pas peur », car la puissance de la mort ne l’emportera pas sur les peuples que je rassemble en moi.
Rendez-vous dimanche prochain pour prolonger la réflexion.
Père Guillaume NORMAND
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