Une lecture un peu rapide du sermon sur la montagne, pourrait suggérer que le Seigneur nous demande quelque chose d’irréaliste, déconnecté des situations réelles. Cependant si on y prête attention, on constate que Jésus reconnaît l’existence d’ennemis. Ainsi faut-il se demander quels peuvent être nos ennemis.
Dans l’ancien testament, l’amour du prochain au sein du peuple de Dieu est déjà acquis (Lévitique 19, 18, 1 ère lecture). Ceux qui sont qualifiés d’ennemis sont donc extérieurs au peuple élu. Ce sont ceux qui s’opposent à Dieu et à la présence de son peuple au milieu d’eux. Les psaumes y font souvent référence, demandant à Dieu de les combattre. Mais lorsque le peuple lui-même n’est pas fidèle à l’Alliance, Dieu laisse les ennemis dominer sur lui. Le combat contre les ennemis est donc le combat avec Dieu.
En Jésus, vrai homme et vrai Dieu, l’hostilité qui existait entre Dieu et les hommes est anéantie, il n’y a plus de distinction entre les hommes pour qui il offre sa vie. Si j’affirme la réalité de l’Incarnation, alors l’amour des ennemis est réaliste. Le seul ennemi qui demeure, c’est le diable (Matthieu 13, 38-39).
Père Vincent THIALLIER
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