Jn 9, 1-41 « Je suis venu en ce monde pour rendre un jugement : que ceux qui ne voient pas puissent voir, et que ceux qui voient deviennent aveugles. » Étrange paradoxe où ceux qui voient deviennent aveugles et les aveugles recouvrent la vue. Où Jésus veut-il nous conduire ? La cécité dont il est question ne touche pas le corps, mais la personne. Le péché aveugle la personne qui a le sentiment de voir clair. Voir, comprendre, connaître, savoir, bref l’attitude de celui qui voit dans un sens très large. Pourquoi sa connaissance l’aveugle-t-elle ? Car elle l’empêche d’accueillir les merveilles de Dieu qui le dépassent infiniment : « Nous savons que cet homme est pécheur » disent les pharisiens en parlant de Jésus. Nous savons… Que savent-ils de cet homme qui vient de guérir un aveugle de naissance ? Durant le carême les catéchumènes marchent vers la piscine de Siloé, piscine dans laquelle ils seront plongés dans la nuit de Pâques. Ils reviendront en voyant clair, ils auront renoncé à Satan et professé leur foi en Dieu, Père, Fils et Saint Esprit, ils seront un même être avec le Christ. Pour la plupart nous avons déjà été lavés il y a bien longtemps et pourtant le péché demeure. Nous faisons du Dieu Vivant une idole qui nous aveugle alors que nous pensons le connaître… La grâce du carême est de se découvrir aveugle. Seul le Christ nous révèle notre cécité afin de nous rendre la vue. Devenir aveugle pour voir indique le passage par la mort pour entrer dans la vie qui trouve son fondement dans la nuit de Pâques : « Je crois Seigneur » !
Père Geoffroy de TALHOUËT
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