La ligature d’Isaac racontée au chapitre 22 de la Genèse nous révolte : comment Dieu peut-il demander à un père de lui sacrifier son enfant ? Même si finalement le sacrifice n’est pas accompli, la mise à l’épreuve apparaît d’une violence inouïe.
Cependant, dans cet épisode, c’est moins la paternité d’Abraham que sa Foi qui est éprouvée. Le récit est discret sur les sentiments de ce père et ne nous donne pas le moyen de les saisir. En revanche, dans la continuité de l’histoire d’Abraham, on saisit que c’est sur ce fils unique, que se fonde la promesse, souvent répétée depuis le chapitre 12, d’une descendance multiple.
En faisant cette demande, Dieu apparaît en contradiction avec lui-même et semble renoncer à la réalisation de la promesse et à l’Alliance qu’il a scellée avec Abraham au chapitre 17. C’est là l’épreuve de la Foi, entrer dans un chemin qui paraît plein de contradictions et dont on ne maîtrise pas l’issue. Mais rétrospectivement la cohérence d’une pédagogie divine se dégage : « Dieu n’a pas épargné son propre Fils, il l’a livré pour nous, comment pourrait-il avec lui, ne pas nous donner tout ? » (Romains 8, 32 – Deuxième lecture).
Père Vincent THIALLIER
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