Mc 1, 21-28

Voilà la parole de l’esprit impur lorsque Jésus pénètre dans la synagogue. Jésus, Dieu Sauveur, est venu perdre l’esprit impur. Sa seule présence le démasque : l’esprit sort de sa cachette, c’est-à- dire de l’homme, il reconnaît Jésus et prend peur. « Tais-toi, sors de cet homme. » L’esprit est chassé, l’homme est sauvé !

« Es-tu venu pour nous perdre ? » L’esprit impur parle par un homme. C’est le murmure des Hébreux libérés de la servitude : « manquait-il de tombeaux en Égypte que tu nous aies menés mourir dans le désert ? » ou le cri des disciples dans la barque « tu ne te soucies pas que nous sommes perdus ! » Étrange réaction de ceux qui sont sauvés de se croire perdus. Je me noie, une main m’est tendue et je reproche à mon sauveur la vie qu’il me donne !

Étrange réaction ou plutôt Bonne Nouvelle ? Il n’y avait pas de murmures en Égypte, ni de cris de détresse sur la terre ferme. La venue du Sauveur dévoile le mal qui se déchaîne car il se sait perdu. La réaction devient le signe que le Règne de Dieu s’est approché de l’homme. Jésus, sur la croix, est-il perdu ou sauvé ? La mort est vaincue et l’homme est sauvé ! « Eh oui ! Qui voudra sauver sa vie la perdra ! Mais qui perdra sa vie à cause de moi et de la Bonne Nouvelle la sauvera ! »

Père Geoffroy DE TALHOUËT