Cette question peut nous paraître usée, pourtant sa réponse n’est pas toujours évidente ni bien comprise, tant elle nous demande de nous situer, dans la réflexion au fond de notre cœur. Dans le contexte de l’Evangile, Israël est sous occupation romaine, et il s’agit pour les pharisiens de monter un piège visant à coincer Jésus pour le compromettre soit dans le camp des rebelles à l’occupant romain, soit dans le camp des publicains « collabos ».

L’Evangile a la vertu de nous renvoyer cette question, pour l’actualiser. Nous avons pu connaître des épisodes dans le passé où certains tentaient d’avancer une réponse simpliste, cherchant à reléguer l’Eglise dans les sacristies. C’est cette réponse que le pape François fait exploser dans son encyclique « Tutti fratelli » : car oui, notre Dieu d’amour, créateur de toutes choses, source de vie et d’amour est bien partout, il est illusoire et mortifère de vouloir l’évacuer. Il en est jusqu’au pouvoir politique, Jésus nous éclaire en répondant à Pilate, lors de sa passion : « Tu n’aurais sur moi aucun pouvoir, s’il ne t’avait été donné d’en haut ».

Aussi, chrétiens et citoyens dans le monde, notre réponse est « Dieu ET César ». Nous payons l’impôt, nous respectons les lois dans le respect de chacun et du vivre ensemble, avec le souci du plus faible…, « nous appliquons les gestes barrières et portons le masque Covid ». ET nous demandons la grâce de l’Esprit pour agir pour le bien commun, et avec l’Eglise, pour garder toute notre liberté dans l’annonce du Royaume.

Bertrand CAVALIER, diacre